tenez-vous vraiment Seigneur à récupérer vos
agneaux de lait en sang
(silence long)
(chuchotis des vagues)
face contre terre dans mon ventre féminin l’enfance enfoncée
dans le sable de l’exil : vos engagements !
robe longue et talons hauts perchés à quoi bon, femme – dans un sable mouvant !
tenez-vous vraiment Seigneur à nous clouer dans
le bois stupéfait de l’enfant
le bleu coule comme une rose dans un désir estival
et déjà bat la nuit
à la place de mon coeur transparent
tenez-vous vraiment à ces regards profonds
qui tronçonnent les
croix
plantées là sur la longue plage de bois
morte
que la mer caresse de sa main d’écume
comme une consolation perdue
martine cros, 3 mars 17, enfant de sable – 2, & premières couleurs sur esquisses