vois-tu mon corps
à la conque du lac
il exhale un désir
loin
dessous les seins de neige
un essaim de désirs
qui scintillant sur l’onde
boit le lac en lapés
nuageux et lactés
passent et perdent tes yeux
qui ne voient pas mon corps
d’oubli loin sur l’essaim
des montagnes lointaines
qui drapent leurs forêts
de fine laine beige
et de cils évasifs
sur jugements derniers
et sur l’étain les cloches
monacales
hautaines
endorment le soleil
et des reflets m’éteignent
dans le concave courbe
affamé et lointain
d’un paysage pâle
où le désir s’éteint
brûlés de terre terne
deux arbres ont ricoché
et ce furent mes yeux
deux pelotes stellaires
tricotées de tes yeux
à la surface lait
de mon lac séculaire
où me noyant si vue solitaire je t’aime
seuls et superficiels
tous ces regards ondulent
y vois-tu de mon corps à la quête d’un toit
y vois-tu
des étoiles
et des doigts diffractés
à mon cou droit
planté
dans le reflet des mots
sur l’amande des âmes
Brumes – I -, dessin d’étude
Brumes – II -, peinture acrylique
M. C. , 26 mai 17