debout
bien droite
dans le clair de cadmium
rouge qui éclate
de rire
au soir démoniaque
vient,
désirable,
rehaussé d’un
soleil —
le soleil et ses fleurs
saignent aussi
comme une seule femme —,
le rayonnement
d’une émotion
jusqu’à
épuisement
une leçon particulière
de nostalgie
n’a de cesse
dans le désir
de venir
où se déploie ton visage
dans les bosquets monoïques
de quelque Eden trop sage
dans la
prononciation
des ciels
passe le soir
stoïque
passe la
nuit
sacrificielle
je dois saisir tout ce qui
chute
à la volée
comme on volait en ces vergers
si suspendus
la pomme
transfigurée de
l’enfance
qui rit de son larcin
et croque
le rythme somme un mot
où déjà sommeille
le
poème
la matière, elle,
ne dort
jamais
savez-vous :
je repense à : pivoine, à lui
seul un mot :
une vie
et camélia !
je revois ces pétales
leur ensanglantement
vertical traverse ma chair
traverse ma peau
vient choir sur le lin blanc
lit vide
traverse
la vie
c’est là qu’il s’agit de sortir de sa
cage
une panthère en moi
veut rugir
comme fleurit
l’Eve
de Michel-Ange,
dans son péché—avec détachement
n’a de cesse
dans le sauvage bond des sèves
de mordre mon ventre — sa cage —
savez-vous :
je dois étreindre
au milieu
du désastre
le poème qui sanglote
et:
si je suis fleur
peut-être la terre
dans un
baiser
/MC\ 23/6/17
& peinture acrylique & huile sur toile, « Fleur I »
