Jour tombal où la vie a pourtant TOUT à donner avant son Inconnue Un murmure d’air doux vient recouvrir des mots qui chantent sous leur cape phréatique À peine sont-ils assis là en tailleur sur une page vierge comme pelouse à l’aurore Au bord de quelque fontaine dont les pleurs rejaillissent sur une eau fellinienne Leurs mains gisantes sur leurs genoux pliés & vieillissants [Les hémistiches sont sur les rotules] Une fleur piquée là dans la cuisse fière comme Artaban Une main se présente blanche sur leurs épaules noircies [l’Inconnue approche] À coup sûr c’est la main de la musique [un adagio un coquillage de nacre une caresse divinement posés sur des femmes sans épaules agréent la tolérance pour les plus arrogantes secousses de la servilité] DES MOTS Leur chair narrative est encore trop recouverte D’un cristal éclaté qui diffracte passés & destinées TOUT s’entrelace à Présent dans le paysage et le jour tombal pose sa dernière question dans l’ultime ru rai lumineux qu’un regard averti sait happer Chairs et pelouses doivent être mises à nu Faire leurs ablutions philosophiques Ne parvient pourtant qu’à chanter de leurs âmes infirmes qu’une seule cascade Elle écume timidement d’une rochée de sons sens volée au gel à la translucidité à la trouée dans les ventres que la Nuit va statufier : un carnet de notes Alentour parsifalent des corps végétaux Dansent leurs fantômes & des parfums comme des éoliennes malhabiles de leurs dix pales s’exhalent loin L’espérance n’est qu’ Exil Un calice sans vent un calvaire reclus une croisée de réalismes du ciel et de la terre [il y a un idéal infini dans les arrière-plans de nos visions] Un ciel déchiré comme une vulve qui mal enfante qui happe dans un regard nos désirs les plus fous se referme aussitôt nous laissant nus de TOUT déshabillés soumis à l’effroi des visions Est-ce l’orage ou la foudre Est-ce l’inconvénient d’avoir perdu notre chemin [cela zèbre tout autant chaque promesse intime] Il faut TOUT recoudre fil à fil dans CES MOTS Il y a pourtant sous la douleur douceur ovale du paysage [page toile partition une party pour les dieux mais ils ne sont pas venus ils ont pourtant fait porter des mots d’excuses : nos nuits sans rêves L’Inconnue] il y a cette cascade songeuse et confuse aux boucles claires qui ressemblent à des ballots de foin Et des herbes maudites regorgeantes riveraines d’écume & de chlorophylle Incapables jamais d’étancher leur soif Et au-dessus du paysage surplombant la douleur douceur la Brebis [ô ma Chair] Haute mission que la sienne de séparer de nos ivraies le vert illuminé des sons de l’Angélus Il est bien tard Bientôt un jour va mourir sous des désirs perdus sous le rire moqueur [comment se justifier ?!] de tous les morts pour RIEN La cloche de détresse à travers la brume bleue ballotte Elle vient signer d’un nom inconnu dans les paumes de l’air [quand bien même elle dit : il est sept heures ! : elle délie un secret] Et Brebis lèche l’effarouché Cyprès : déjà la nuit ! froufroute-t-il dans une dernière courbette à Dame Vespérale Au bas de sa colline d’un baise-main courtois vient implorer licher sa source Son dû Un murmure d’air doux recouvre certains mots Puis blotti dans les millénaires TOUT se tairait bien encore une fois.
/MC\, 2 -7 janvier 2018.
