I
Elle passe la vie entre les grues d’Emma
Le désir frôle et ne tue pas
La peine regarde ses horaires
Comme l’aube attend que ne se lasse
Un rêve
Le jour mord l’asphaltée des chemins
Ignorés
II
Ignoble est le passé qui ne pleure son secret.
III
Dans le mot clair rieur
Elle passe elle est plusieurs nous regardons
Les horaires passent aussi nous attendons
IV
La vie privée des anges ne nous regarde pas.
V
Je lisais dans l’église bleue
A la page de l’Ecclésiastique
Cela aussi est vanité et poursuite du vent
Aujourd’hui les grues restent statiques
La zone est endeuillée et les yeux d’Emma rient
VI
Autoportrait autodétruit
Les pieds des jeunes noisetiers
Osent naître au creux des ruines
Les usines effondrées
Je caresse la joie de les savoir fleuris
Quand toute grue m’aura parée
D’un ciel futur
VII
Le jour s’ennuie le soir
La ligne F 40 ronge ses rues
Crache sur la délicatesse
Comme un juron son cri
VIII
Crucifixion de la beauté
IX
La poésie étant en vérité
Le seul devoir
Hors ce feu bleu que vient éclore
Le regard d’Emma sur le soir.
Texte — Fragments des Carnets —
& photographie : MC, jeudi 20 septembre 2018.
C’est un très beau texte. Merci
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